Ca y est!
J'ai effectué mon premier vol sur l'autogire refait à neuf avec son nouveau rotor plus performant et sa nouvelle hélice propulsive ce dimanche après-midi profitant de la tempête de ciel de bleu, un soleil d'hiver rasant qui donne des contrastes de couleurs sur l' artois de toute beauté et, une température plutot fraiche de 6 degrés au sol mais avec le blouson électrique chauffé qui a permis de rendre le vol très confortable.
Après une pré-vol complète pour vérifier le bon état de tous les organes de l'appareil, la propreté des pales et l'intégrité physique du moteur rotax 912 de 100CV, je le démarre.
Frein de park serré, starter à fond, le moteur démarre au quart de tour avec la pression d'huile qui s'établit immédiatement dans l'arc vert. Les températures d'huile et du liquide de refroidissement sont basses. Je le laisse chauffer 5 minutes en réduisant progressivement le starter.
Et c'est parti pour 40 minutes de vol!
C'est d'abord le roulage vers le point d'arrêt 23. Le sol en herbe est particulièrement boueux et l'autogire dérape. Il faut tourner très prudemment d'autant que je m'aperçois lors du premier virage au sol à droite que la pale pivote vers la gauche en déséquilibrant un peu plus la machine. Le rotor est complètement dégonflé. Je le mets en pression pour immobiliser le rotor et les pales pendant le roulage.
Au point fixe, après m'être assuré que les paramètres sont dans le vert, j'effectue les essais moteur qui consistent à vérifier le bon fonctionnement des contacts et que le moteur ne cale pas au ralenti.
Puis j'effectue un rapide "scan cabine" pour vérifier que l'ensemble des instruments sont à la fois réglés, mais fournissent aussi des informations cohérentes qui vont me permettre de décider de décoller.
Je m'aligne derrière l'APM30 de l'aéroclub d'Arras au décollage et après avoir vérifié que le moteur délivre une puissance continue à 3000 tours/minute, j'enlève le frein du rotor et engage le démarreur pour lancer la voilure tournante. L'aiguille du RPM réagit et atteint rapidement les 200 tours/minute nécessaires à fournir la portance nécessaire pour le décollage. J'enlève le frein de park et mets le moteur plein gaz, manche en secteur arrière.
La piste boueuse est extrêmement glissante, il faut jouer des palonniers pour garder l'axe puis, l'autogire s'élève. Je ramène légèrement le manche vers l'avant pour effectuer un palier d'accélaration jusque 120 Km/h pour ensuite prendre une assiette à cabrer et commencer la montée.
Ce sera ensuite une succession d'exercices de maniabilité à basse hauteur et en altitude avec des vols stationnaires et mise en autorotation sur l'axe de lacet dans la descente parachutée avant de rendre la main pour reprendre de la vitesse.
Que dire de ce vol, si ce n'est : Quel pied de retrouver le plaisir de piloter cette machine!
Les nouveaux équipements ont fortement diminué les vibrations de la structure et, au niveau du manche. Il faut en revanche le trimmer beaucoup plus en jouant sur la pression au niveau du rotor. Le manche offre une résistance plus forte qu'auparavant, ce qui n'est pas désagréable notamment en palier prolongé.
La plus grande différence pour moi réside dans la nécessité de plus utiliser les palonniers pour contrer les effets du couple de renversement.
Le changement de l'hélice et donc de son pas, offre une plus grande sensibilité qui m'a surpris en finale en stationnaire. A la réduction des gaz, l'autogire se met en rotation autour se son axe de lacet vers la droite et oblige une rapide correction en poussant fermement le palonnier gauche.
Même phénomène lors de la remise de gaz, le couple de renversement du moteur provoque une rotation de la machine autour de son axe de lacet vers la gauche.
L'autogire nouvelle version, se pilote donc plus aux palonniers qu'auparavant.
Ca reste quand même un très, très grand moment de pilotage que d'évoluer à bord de ce MTO Sport!
Quel plaisir de retrouver l'autogire F-XI en état de vol et avec des performances accrues après plusieurs mois d'arrêt.
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