Et voilà nous y sommes!
Celà fait plusieurs années déjà qu'on entend au loin le souffle des changements annoncés avec le passage à l'Europe et son cortège de règles et règlements à harmoniser. Notre aviation légère ne sera pas en reste avec le passage obligé au 01er janvier 2015 pour les centaines d'aéroclubs de France à l'ATO (Air training organisation) qui va nécessiter de mettre en place des programmes de formation dont il va falloir détailler et écrire la mise en oeuvre et les moyens qui seront déployés pour dispenser les cours théoriques et pratiques avant de se faire auditer par l'organisme devenu le garant de l'application des décisions de l'administration Européenne de l'aviation civile (EASA) à savoir la DGAC.
De même que la mise en place de l'ATO va obliger l'ensemble des instructeurs avion à revoir et adapter leur méthode globale de l'apprentissage pratique du pilotage à un système d'évaluation des compétences de l'élève à chaque étape de sa progression (CBT : Competency based training).
Est-ce mieux, est-ce moins bien? Difficile à dire!
Dans la mesure ou il s'agit d'adapter à nos aéroclubs de loi 1901 un modèle issue des écoles professionnelles en vigueur dans les autres pays d'Europe, on ne peut qu'approuver la mise en place d'un certains formalisme qui peut se révéler structurant pour certains aéroclubs qui peuvent en avoir besoin et aller dans le sens de l'accroissement de la qualité de la formation et de la sécurité.
D'un autre coté, on peut se poser la question de savoir si la mise en place de ce modèle "professionnel" avec une population d'élèves assidus qui sont le plus souvent en formation continue avec pour objectif de devenir des pilotes de ligne est réellement adapté à la population des aéroclubs dont la motivation principale est de piloter pour le plaisir avec des amplitudes de formation plus longues et moins régulières.
On peut aussi se poser la question de savoir si ces procédures ne vont pas décourager les bénévoles et notamment ceux des petites structures qui n'auront pas forcément le temps, sans parler de l'envie, de mettre en place et gérer cette nouvelle charge administrative.
Il y aura en effet des procédures à faire vivre au sein des structures et qui font partie de l'ATO comme le SGS (système de gestion de la sécurité)
Que dire également des instructeurs dont les textes à ce jour prévoient que pour dispenser du PPL, il faudra au minimum avoir son CPL théorique en attendant que l'EASA accorde éventuellement, ou pas, la loi du grand père sans quoi, ils ne pourront enseigner que le LAPL.
Combien d'instructeurs bénévoles et actifs en aéroclub sont CPL ou possèdent le CPL théorique sans tenir compte des jeunes instructeurs CPL fraichement brevetés qui viennent monter des heures pour ensuite partir en compagnie et sur lesquels les aéroclubs ne pourront pas pérenniser leurs activités de formation?
L'aviation légère dite de loisirs va définitivement entrer dans une nouvelle ère à compter de janvier 2015.
Nouvelle ère qui pourrait d'ailleurs contribuer à promouvoir un peu plus l'ULM, dont le multiaxe, qui permet aujourd'hui de voler sur des machines aussi performantes que des avions en échappant à de nombreuses contraintes et dont la philosophie largement promulguée par la FFPLUM est de prôner la responsabilité de chaque pilote dans la pratique de son loisir préféré.
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